Prévue pour être appliquée à compter du mois de mai 2008, par la Ministre de la santé Roselyne Bachelot, et annoncée il y a déjà quelque mois, la réforme des modalités de distribution de certains médicaments nécessite une profonde réflexion.
En effet, les pharmaciens veulent pouvoir conserver leur rôle de conseil et voient d’un mauvais œil le fait que certains produits puissent passer de l’autre côté de leur comptoir, dans des rayonnages accessibles au public.
Selon eux, dans un pays comme le nôtre, déjà grand consommateur de médicaments, mettre les boîtes à portée de mains des clients reviendrait à les inciter à en consommer encore davantage.
Au stade actuel des discussions entre Etat et professionnels de la santé, près de 200 produits ont été retenus pour être librement proposés aux public, dans les officines.
Il s’agirait principalement d’antalgiques, d’antitussifs, de traitements ORL, de soins dermatologiques, de spécialités indiquées en gastro-entérologie, en ophtalmologie et pour le sevrage tabagique.
R. Bachelot espère ainsi favoriser la baisse des prix grâce à une meilleur visibilité des étiquettes, mais cette mesure ne devrait pas être imposée aux pharmaciens.
Chaque laboratoire aurait la liberté de choisir les produits qu’il voudrait mettre en avant, à disposition directe du public
Les médicaments seraient conditionnés de façon adaptée à la posologie et à la durée recommandée du traitement, afin d’éviter toute consommation abusive..
Les pharmaciens conserveront leur droit de refus. Ils resteront, en effet, libres de refuser la vente d’un produit, dans l’intérêt du patient.
De nombreux points restent encore à éclaircir avant mai 2008...
Se pose notamment le problème de savoir comment les pharmaciens pourront se protéger des clients indélicats qui ont pour habitude d’ouvrir les boîtes. L’idée d’un film transparent a été évoquée, mais elle devrait être rapidement écartée puisque cela représenterait un coup supplémentaire, non seulement pour les laboratoires mais aussi pour l’environnement, en raison des tonnes de nouveaux déchets plastiques qui en résulteraient.
Affaire à suivre...