Les exemples britannique et italien ont incité les assureurs à mesurer l’intérêt de l’application de ce nouveau système d’assurance auto sur le territoire français.
Après plusieurs mois d’étude et d’observation, peu nombreux sont ceux qui pensent encore que le Payd va révolutionner le marché des assurances auto en France.
Certaines associations de consommateurs ont déjà dénoncé l’aspect intrusif du Payd, dans la vie privée des assurés, et la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) planche sur la question, afin de déterminer comment il serait possible de pister les véhicules sans pour autant espionner les usagers qui les conduisent.
Hormis ces considérations d’ordre juridique, les assureurs se sont penchés sur la rentabilité de ce modèle d’assurance automobile.
Le premier obstacle évoqué a été de savoir qui financerait l’achat et l’installation du boîtier nécessaire au traçage du véhicule.
Aucune réponse commune aux assureurs n’a été fournie sur ce sujet, mais dans la majorité des cas, le coût de cette installation serait à la charge de l’assuré (environ 300€).
Ensuite, les assureurs se sont appuyés sur les études de marché, afin de cerner l’intérêt que les automobilistes français pourraient montrer pour un contrat Payd.
Le constat est assez clair :
- Le français, en tant que conducteur particulier, n’a pas d’attente particulière.
En effet, les contrats d’assurance auto, en France, bénéficient déjà d’un bon rapport qualité/prix. Ils sont établis selon le profil de chaque conducteur et de façon à répondre au mieux à ses besoins et attentes.
Ainsi, les frais d’achat et d’installation d’un boîtier de suivi, ajoutés aux cotisations liées à un contrat Payd, n’offrent pas de réel bénéfice financier par rapport à un contrat d’assurance automobile classique accordé à un conducteur qui utilise peu son véhicule.
- Si le Payd n’est pas particulièrement avantageux pour les conducteurs bénéficiant déjà de primes peu élevées, il garde en revanche un intérêt pour les jeunes conducteurs, les malussés et les propriétaires de véhicules haut de gamme, qui, quant à eux, versent des primes plus élevées. La réduction tarifaire permise par le Payd pourra alors séduire ceux d’entre eux qui n’ont pas de complexe face à la surveillance de leurs comportements et itinéraires.
- Enfin, le Payd pourrait être réellement intéressant pour les flottes de véhicules.
Touchée par une sinistralité moyenne de 50%, l’assurance de flottes est en effet soumise à des primes importantes.
La mise en place de contrats d’assurance automobile sous la forme du « Pay as you drive » ne devrait pas se faire, en France, avant janvier 2009.
D’ici là, les assureurs ont encore le temps de peaufiner leurs études et de cerner les marchés potentiels, ce qui, manifestement, ne va pas être une mince affaire...
A suivre donc...